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L'entreprise sera affinitaire, subsidiaire et engagée ou ne sera pas
Intégrer les usages dans les activités de conception
Publié par Michel.BENOIT dans News · Jeudi 21 Mar 2019
Tags: journeesgranvelle2019

JOURNEES GRANVELLE - Edition 2019

L’édition 2019 des JOURNÉES GRANVELLE avait pour thème « Travail du futur et futur du travail ». Cette troisième édition était comme d’habitude organisée par la CCI du DOUBS et le GRAND BESANCON, et se tenait les 19 et 20 mars à BESANCON.
La clôture de ces journées était confiée à Emmanuelle DUEZ du cabinet « THE BOSON Project ». Elle se définit non pas comme consultante, mais comme militante de la transformation des entreprises en travaillant sur le capital humain. Les axes d’actions passent par le retour dans les entreprises des « humanités », et considère que la révolution numérique actuelle constitue la possibilité d’un retour aux fondamentaux. Elle s’appuie sur des chiffres qui questionnent :
· 50% des compétences actuelles seront obsolètes dans les 2 prochaines années, (ndr : source non reprise)
· 85% des emplois qui embaucheront en 2030 n’existent pas encore (chiffre DAVOS : il était évalué à 65% il y a 2 ans)

Elle a partagé ses convictions fortes sur l’évolution du travail et en particulier sur la vision du travail suivant les classes générationnelles.

« Travailler dans une entreprise qui dit de moi ce que je suis »

Elle prend l’exemple du manque d’engagement qui ne cesse de se dégrader en citant un chiffre fort d’un sondage : 91% des personnes en situation active se déclarent comme désengagées (ndr : source non reprise). Sa définition de l’engagement de la personne porte sur le dépassement de la fiche de poste, ce qui questionne complètement l’ergonome que nous sommes (l’ergonomie part du constat d’un écart permanent  entre le travail prescrit : ce que je dois faire et le travail réel : ce que je fais). Elle traduit le manque d’engagement présumé des dernières générations (« Y » ou milléniaux, génération Z) par une remise en cause de leur présence dans l’entreprise. Pour les personnes de ces générations,  le choix se ferait plutôt de « bosser dans une entreprise qui montre de moi ce que je suis », et pour laquelle sont recherchés le sens du travail, la transparence (le syndrôme SNOWDEN) et la reconnaissance de l’engagement, matérielle mais certainement pas la seule. Le recours à des solutions « entrepreneuriales » plutôt que par le CDI peut s’expliquer ainsi, ce qui implique dans les entreprises un changement de la logique emploi et resources humaines vers une logique Achats et négociations.

Des changements pour le management

Les évolutions des entreprises passent par une modification de la façon de manager et de conduire les personnes. Raphaël ENTHOVEN, lors de l’ouverture des Journées GRANVELLE, avait rapproché les termes « manager » de « manipuler ». Nous sommes plus ici sur les notions de conduite et de pilotage. Emmanuelle DUEZ s’appuie sur les constats qu’elle fait dans la Marine Nationale (où elle a le grade de Lieutenant de vaisseau) quand le pacha du porte-avion le Charles de GAULLE parle de « materner » son équipage. Pour elle, le management devra s’appuyer sur l’empathie plus que sur l’autoritarisme, plus sur un constat de la fragilité que sur l’apparence de la solidité  (la parabole du roseau et du chêne a été évoquée).
Cette notion est assez proche de ce qu’avait partagé lors d’un atelier le matin  Sophie BESSONG, Directrice du CARREFOUR à Chalezeule, où elle évoquait sa prise de fonction dans un métier et dans un secteur très masculin : saluer le matin les 250 employés par leur prénom est une acte fort de reconnaissance des collaborateurs, et la remise en cause d’une stratégie « top – down » à sens unique en la complétant d’une dynamique d’acoute « bottom – up ».




L’entreprise affinitaire, subsidiaire et engagée

Sa conclusion lui a permis d’affirmer ses trois convictions fortes sur le futur de l’entreprise (ou sur les entreprises du futur) :
·       L’entreprise sera affinitaire ou ne sera pas
·       L’entreprise sera subsidiaire ou ne sera pas
·       L’entreprise sera engagée ou ne sera pas

L’entreprise affinitaire

Emmanuelle DUEZ définit l’entreprise affinitaire (elle utilise également le qualificatif d’identitaire) comme l’alignement des valeurs de l’entreprise en interne et en externe. Elle prend comme contre-exemple AMAZON, entreprise où les conditions de travail difficiles, l’entreprise technocentrée le bilan énergétique ne seraient pas en phase avec l’affichage de certaines valeurs prônées par Jeff BEZOS. Elle évoque également la symétrie des intentions entre l’intérieur des entreprises et l’extérieur (valeurs clients / fournisseurs), et parle aussi de l’esthétique du dedans (de l’entreprise) à opposer aux efforts marketing des entreprises de se présenter à l’extérieur sous le meilleur jour.

L’entreprise subsidiaire

Le principe de subsidiarité est un terme qui a été plusieurs fois employé pendant les Journées GRANVELLE : il se définit comme la possibilité de donner le pouvoir de décision et de responsabilité au plus près de la mise en œuvre effective de l’action, dans un but de la meilleure efficacité opérationnelle et de motivation des personnes. Emmanuelle DUEZ prend plusieurs exemples dans l’organisation militaire pour illustrer son propos, où ce principe se traduit par la primauté de la situation et de l’urgence par rapport au grade. Il est  très utilisé dans les activités opérationnelles comme par exemple chez les commandos de marine.

 

L’entreprise engagée

Emmanuelle DUEZ a regretté le silence du monde des entreprises françaises devant la situation actuelle et les manifestations des gilets jaunes, ce qu’elle traduit par le manque d’engagement du MEDEF pour la société civile. Ses convictions vont vers des entreprises qui prennent une part entière dans la société actuelle, pas seulement une part économique mais un engagement global dans le quotidien.
Lors d’un débat, elle s’est opposée sur ce point à Christiane TAUBIRA pour qui l’entreprise et le monde économique ne devrait pas interférer sur le « monde civil ». Plus que des entreprises, deux figures importantes du monde économique seront citées pour leur engagement au-delà de la sphère de l’entreprise : Bill GATES pour sa fondation et ses actions en Afrique, et Warren BUFFET pour ses activités philanthropiques.

Michel BENOIT


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